L'UMP est stabilisée

Publié le par Fédération UMP du Pas de Calais

Article publié sur Le Journal du Dimanche le 14 juillet 2013

Le président de l'UMP interpelle François Hollande et refuse de polémiquer sur la rivalité Sarkozy-Fillon.

Qu'attendez-vous de l'intervention de François Hollande aujourd'hui ?
Avant de se demander ce que va dire le président de la République, en ce 14 juillet, il faut plutôt se demander si la France, telle qu'elle est gouvernée, est toujours fidèle à son idéal de liberté et d'universalité ! Or notre pays est étouffé sous une chape de plomb. Toute aspiration à la liberté d'entreprendre, de travailler, de réussir est entravée par le poids colossal des hausses d'impôts, des charges, des nouvelles normes. La dégradation de la note de la France par l'agence Fitch est, de ce point de vue, un nouveau signal d'alarme pour François Hollande.

Pensez-vous porter une alternative crédible ?
Nous travaillons à l'élaboration d'un solide projet d'alternance. Les Français doivent savoir qu'il existe un autre chemin. Je pressens qu'une aspiration à la liberté économique va souffler. L'UMP doit porter ce message. Cela ne doit pas être amalgamé avec l'ultralibéralisme. Libérer l'économie, c'est encourager les créateurs, réduire l'impact des charges, alléger le code du travail, abaisser les dépenses publiques. Nous devons passer d'une société de méfiance à une société de confiance.

L'exploitation des gaz de schiste, c'est une clé, selon vous ?
Dès lors que les technologies sont maîtrisées, que l'environnement est préservé, le gaz de schiste peut être une perspective exceptionnelle de croissance, d'emploi et de savoir-faire technologique pour les trente années qui viennent. Mais ceci à trois conditions : investir massivement dans le domaine de la recherche pour sécuriser l'environnement, modifier de manière révolutionnaire le code minier pour que les propriétaires du sol ne soient plus les grands oubliés et puissent percevoir, ainsi que les collectivités locales, une partie des revenus, et, enfin, ne renoncer en rien aux autres sources d'énergie, nucléaire compris.

En matière de défense, qu'auriez-vous fait de différent ?
Je vois arriver dans ce domaine tout ce que l'on pouvait redouter : François Hollande a fait du budget de la Défense une variable d'ajustement budgétaire. La suppression de 24.000 nouveaux postes dans la Défense en dit long sur le processus de déclassement stratégique dans lequel il est en train d'entraîner notre pays. Cela a des conséquences sur l'équilibre de nos territoires avec la fermeture de régiments ou de bases militaires, ainsi que sur le secteur industriel de la Défense qui représente 165.000 emplois directs et 15 milliards de chiffre d'affaires.

Vous avez lancé la semaine dernière une souscription pour rembourser la dette de campagne de Nicolas Sarkozy. Parviendrez-vous à atteindre les 11 millions avant le 31 juillet ?
Difficile de le dire, mais je me bats pour y arriver. Je suis très impressionné, très touché que tant de citoyens de toutes opinions répondent à l'appel que je leur ai lancé. Dix jours après le lancement de la souscription, nous avons déjà reçu près de 5 millions d'euros !

François Fillon réclame plus de transparence sur les comptes de l'UMP. Que lui répondez-vous ?
Il sait depuis toujours que les comptes sont à sa disposition. Je précise au passage que la dette de la campagne de Nicolas Sarkozy est une chose, la gestion de l'UMP en est une autre. Depuis mon arrivée, j'ai mis en place un plan de réduction drastique des dépenses dans la perspective de dégager des marges pour les prochaines campagnes électorales. Pas de contrats mirifiques avec des agences extérieures ou de meetings géants! Une gestion rigoureuse.

Génération France, votre club, versera-t-il son obole ?
Chacun devra faire en fonction de ses capacités, bien que le club Génération France n'ait, quant à lui, jamais bénéficié de financement de la part de l'UMP.

Après le discours de Sarkozy lundi à l'UMP, certains évoquent votre mise sous tutelle…
Drôle d'idée ! J'observe que, depuis le 18 novembre, un long chemin a déjà été accompli, malgré les sarcasmes, les caricatures, les attaques. Nous avons remporté sept élections législatives partielles, nous avons à l'heure actuelle 185.000 adhérents à jour de cotisation, dont 30.000 de plus en une semaine à la faveur de la souscription nationale. Le 30 juin dernier, 90.000 militants ont voté à 93% pour que je poursuive mon mandat jusqu'à son terme, fin 2015. Avec une équipe rassemblée, je prépare les municipales.

Avez-vous écarté, comme certains l'affirment, l'idée d'être candidat en 2017 ?
Ce n'est pas un sujet d'actualité. Même si les Français savent que j'ai décidé de consacrer ma vie au service de mon pays. Mais ceux qui pensent que l'on peut gagner 2017 sans gagner 2014 se trompent. La reconquête du cœur des Français commence dès maintenant et 2014 marquera l'émergence d'une nouvelle génération UMP.

François Fillon parle d'un parti "congelé". Que lui répondez-vous ?
Rien. Mon seul adversaire, c'est la politique socialiste. Mon seul objectif, c'est de servir la France et les Français.

Serez-vous derrière Nicolas Sarkozy s'il revient ?
Comme je l'ai déjà dit, je serai à ses côtés, quelle que soit sa décision.

Vous êtes le président de l'UMP jusqu'en 2015, mais toujours très impopulaire. Avez-vous des regrets ?
Tout cela est déjà bien loin. Pour moi, la page est tournée et l'UMP a désormais des institutions parfaitement stabilisées.

Avant d'arriver à la direction de l'UMP en 2010, vous aviez une image moderne. N'avez-vous pas peur de vous enfermer dans une image conservatrice, voire réactionnaire ?
Je ne me reconnais pas du tout dans ces termes. Le regret du passé est aussi dérisoire que l'obsession de la fausse modernité, surtout quand elle est dictée par le politiquement correct. Je crois à l'autorité pour protéger les Français face à la montée de l'insécurité et réparer les échecs de l'intégration. Je crois au courage pour réformer en profondeur notre économie. Je crois à la générosité pour aider les plus fragiles, en refusant l'assistanat. Sur ces valeurs, j'ai la conviction qu'on peut construire un projet d'avenir. C'est cela la vraie modernité.
 

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