Jean-François COPE : Restons sur nos gardes !

Publié le par Fédération UMP du Pas de Calais

Certains se sont interrogés, à l'issue de la conférence de presse de François Hollande, pour savoir si la gauche s'était ralliée à une politique prônant la baisse des dépenses, des déficits, des normes, des charges et des impôts... La gauche se serait-elle convertie en 3 jours à une politique, défendue par la droite, et qu'elle a combattue de toutes ses forces, y compris dans la rue, durant 30 ans ?

Je prends bien sûr acte d'un changement de discours. Et s'il s'agissait d'adopter les mesures d'urgences que l'UMP a présentées le 18 décembre dernier à l'issue du séminaire de travail de l'équipe dirigeante, je ne pourrais que m'en réjouir pour l'avenir de la France. Mais l'ambigüité des propos de François Hollande m'engage à la plus grande vigilance. Le diable est dans les détails. Nous devons rester sur nos gardes.

Je ne veux juger que sur les résultats et non sur les paroles. Or les résultats actuels sont à l'opposé de ce que François Hollande promet. Il dit vouloir baisser le chômage ? Celui-ci n'a jamais été aussi élevé. Il dit vouloir réduire les charges et les impôts ? Ils ont explosé de plus de 50 milliards en 20 mois. Il dit vouloir diviser le nombre de normes ? Il a soutenu la loi Duflot sur le logement ou la loi sur l'agriculture qui ont multiplié les contraintes. Il dit vouloir diminuer le nombre de collectivités ? Il a créé un nouvel échelon territorial, la métropole. Il dit vouloir maîtriser les comptes publics ? Le déficit initialement prévu à 61,5 milliards € pour 2013 s'élève finalement à 74,9 milliards €... Comment croire que François Hollande pourrait réussir là où il a échoué depuis son élection ?

À ce stade, c'est le flou qui domine. Pour le moment, le « pacte de responsabilité » n'a ni calendrier, ni chiffrage, ni financement. François Hollande dit espérer arriver à alléger de 10 milliards supplémentaires les charges d'ici 2017... Cette somme hypothétique ne compense pas toutes les augmentations de prélèvements subies par les entreprises depuis 2012 ! Et comment le gouvernement arriverait à dégager 10 milliards € pour réduire les charges, ce que François Hollande a présenté comme un effort colossal, quand il laisse déraper son budget de 13 milliards en 2013 ?

L'idée de subordonner des allègements de charges à des contreparties et contrôles drastiques va créer aussi une telle défiance et une telle complexité que les entreprises ne pourront pas jouer le jeu... Arnaud Montebourg a ainsi exigé la création de 2 millions d'emplois, ce qui correspondrait à diviser le chômage presque par 3 ! Comme s'il suffisait de 10 milliards de charges en moins pour décréter le plein emploi. C'est totalement irréaliste et cela témoigne d'une méconnaissance inquiétante du monde de l'entreprise.

Enfin, les promesses de François Hollande, même si elles se réalisaient, ne suffiraient pas à ramener durablement la prospérité en France. Pour cela il faut aller beaucoup plus loin et beaucoup plus vite dans les réformes ! François Hollande est-il prêt à renégocier les 35 heures et à passer à la retraite à 65 ans pour travailler plus comme nous le proposons ? Est-il prêt à instaurer un contrat de travail unique et à simplifier le droit du travail ? Est-il prêt à encourager l'apprentissage dès 14 ans ? Est-il prêt à réduire de 130 milliards € la dépense publique ? Est-il prêt à fusionner les départements et les régions ? Est-il prêt à limiter les revenus de solidarité à 75% du SMIC ? Est-il prêt à revoir l'indemnisation du chômage en échange d'une meilleure formation ? Est-il prêt à mettre un terme à l'emploi à vie systématique dans la fonction publique sauf pour les fonctions régaliennes ? Est-il prêt à lever les seuils pour les PME ? Autant de réformes indispensables que porte l'UMP, et que nous soutiendrions si François Hollande voulait les appliquer dès aujourd'hui, ce dont je doute !

Alors, je dis aux Français de ne pas se laisser tromper par un énième artifice de communication. François Hollande ne manque pas d'habileté mais de courage. Il est prêt à changer de vocabulaire dans l'espoir que cela le dispensera de changer de politique...

Seule une sanction sévère de la gauche dans nos villes et dans nos villages pourra conduire François Hollande à entendre l'exaspération des Français et à enfin changer vraiment de cap.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article