Réaction de Daniel Fasquelle au discours de Jean-Marc Ayrault
Le discours de Jean-Marc Ayrault a été médiocre sur la forme et sur le fond. Et pour cause, la politique de François Hollande manque de cohérence, de courage et d'ambition. On a assisté en réalité, non pas à un discours de politique générale, mais à un discours de décalage général.
Décalage horaire, tout d'abord. Une heure trente pour une heure prévue de discours !
Décalage, ensuite, entre les annonces sur la croissance et le redressement et les mesures proposées. Les
socialistes avaient claironné qu'avec eux la croissance allait revenir.
En matière de croissance, on n'est pas déçu : il y aura croissance des impôts et des fonctionnaires !
Alors que la majorité sortante avait su prendre des mesures courageuses pour éviter le pire, Jean-Marc Ayrault et François Hollande cèdent aux vieux démons de la gauche. 60000 fonctionnaires de plus dans l'éducation nationale, 150000 emplois aidés, remise en cause de la fiscalité sur les heures supplémentaires...
Et, pour le reste, aucune mesure allant dans le
sens d'une meilleure compétitivité de nos entreprises. Bien au contraire, ceux qui travaillent et entreprennent, ceux qui créent les richesses et qui, par leurs impôts, permettent d'aider les plus
fragiles sont sacrifiés au profit des clientèles électorales habituelles de la gauche.
Décalage, donc, entre la crise qui appelle des efforts supplémentaires et le relâchement général qui nous est
proposé.
Décalage également entre les mouvements de mention et la réalité. Ayrault nous dit : "je refuse l'austérité", mais il prépare pourtant bien l'austérité, mais une austérité incohérente et injuste
!
Pour financer des dépenses nouvelles, on va faire porter tout le poids d'économies, par ailleurs insuffisantes, sur quelques-uns. C'est le démantèlement annoncé de pans entiers de notre administration et de nos services publics, l'effort ne portant que sur quelques-uns : sport, culture, agriculture et pêche, administration territoriale... Que vont devenir, par exemple, nos sous-préfectures dans nos territoires ruraux ?
Autre exemple : Ayrault nous dit qu'il va solliciter les contribuables les plus aisés. Mais beaucoup vont
quitter la France et ce sont les plus modestes, ceux qui travaillent et qui se donnent de la peine qui vont trinquer. La remise en cause de la défiscalisation des heures supplémentaires en est
l'exemple le plus manifeste !
En conclusion, on a vu un Premier ministre laborieux, empêtré dans ses contradictions et surtout prisonnier de
ses promesses, un Premier ministre incapable de prendre les décisions que la gravité de la situation impose pourtant. Un discours très inquiétant qui ne prend absolument pas la mesure de la crise
qui s'amplifie dans le pays.
Daniel
Fasquelle
Vice-Président de la Commission des affaires économiques