Le « pacte de responsabilité » de François Hollande n'est pas crédible

Publié le par Fédération UMP du Pas de Calais

Au cœur du marasme terrible dans lequel la politique du gouvernement a plongé la France, l'annonce par François Hollande d'un « pacte de responsabilité », qui consisterait notamment en une baisse des prélèvements, a été perçue par certains comme une lueur d'espoir. Je ne partage malheureusement pas cet optimisme.

D'abord parce que ce « pacte de responsabilité » est un concept vide. François Hollande ne lui a donné ni contenu concret, ni calendrier, ni objectif… Dix jours après ses vœux, personne, y compris au gouvernement, n'est capable de dire ce qu'il en est de ce pacte. Au contraire, la plupart des représentants de la majorité se sont empressés de dire qu'il n'y aurait aucun changement dans la politique menée par François Hollande. Il semble que cet énième slogan sera vite oublié, comme tant d'autres gadgets de communication inventés en 20 mois (« agenda du changement », « agenda du redressement », « pacte de compétitivité », « boîte à outils », « pacte de confiance et de responsabilité », « remise à plat fiscale », « pacte de responsabilité»).

Qui peut croire ensuite que François Hollande, qui a déjà augmenté la pression fiscale de plus de 50 milliards €, aurait soudainement décidé de faire l'inverse de la politique qu'il mène depuis 20 mois ? La promesse d'une baisse des impôts, déjà esquissée en septembre, est improbable alors que François Hollande a décidé pour 2014 d'augmenter la TVA, de raboter le quotient familial, de relever les cotisations sociales et l'impôt sur les sociétés, de taxer l'assurance-vie, d'alourdir les droits de mutation, de fiscaliser la majoration des pensions des retraités parents de 3 enfants et plus… De même quelle est la crédibilité des promesses du Chef de l'Etat qui avait juré le 31 décembre 2012, « d'inverser la courbe du chômage d'ici 1 an » « coûte que coûte » alors que sur les 11 premiers mois de 2013, il y a eu 256 700 demandeurs d'emploi supplémentaires ?

D'ailleurs, même s'il était décidé à changer radicalement, François Hollande n'en aurait pas les moyens politiques et budgétaires. Ni les Verts, ni les communistes, ni la fraction la plus à gauche du PS, auxquels François Hollande doit son élection, ne toléreraient l'avènement d'une vraie politique de compétitivité. En outre, aucune baisse des charges n'est possible sans baisser la dépense publique. Or François Hollande ne fait rien en ce sens comme la Cour des Comptes vient de le rappeler.

Enfin et surtout, même si, par miracle, François Hollande baissait les charges des entreprises cela resterait très insuffisant. La baisse massive des charges est un préalable. Il faut aller beaucoup plus loin pour redresser notre économie. C'est ce que l'équipe dirigeante de l'UMP a proposé le 18 décembre dernier en présentant ses mesures d'urgence pour la France : sortie des 35 heures ; refonte de l'indemnisation du chômage pour mieux accompagner les demandeurs d'emploi ; simplification du droit du travail ; apprentissage dès 14 ans ; lutte résolue contre l'assistanat avec le plafonnement des revenus de solidarité à 75% du SMIC ; baisse de 130 milliards € de la dépense publique pour réduire les impôts et les charges ; allègement des contrôles et des normes sur les entreprises ; fin de l'emploi à vie systématique dans la fonction publique sauf pour les fonctions régaliennes ; simplification du mille-feuille administratif ; véritable réforme des retraites…

Personne ne peut donner quitus à François Hollande de sa gestion de la France parce qu'il aurait employé le mot « responsabilité ». L'ampleur de la crise qui frappe notre pays exige du courage, de la crédibilité et des actes forts : tout ce qu'il manque aujourd'hui à ce gouvernement.

Jean-François COPE

Président de l'UMP

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